Le premier enregistrement d’un nom de domaine en .lu est réalisé en avril 1992 par l’équipe du projet RESTENA, devenu depuis Fondation Restena, installé dans les locaux du Centre de Recherche Public Henri Tudor (désormais Luxembourg Institute of Science and Technology - LIST). La jeune équipe vient tout juste de connecter les établissements luxembourgeois d’enseignement supérieur et de recherche à un réseau dédié (réseau RESTENA) qu’elle a mis sur pied. Elle s’appuie sur son engagement et son expertise développée dans la mise en place de ce réseau à public restreint pour connecter, cette fois-ci, le pays entier au réseau Internet.
L’équipe de RESTENA entreprend les démarches pour obtenir la gestion du .lu et se connecter à l’Internet global. Une plage conséquente d’adresses IP lui est attribuée, permettant son bon développement. L’Internet Assigned Numbers Authority (IANA) active et lui délègue la gestion du .lu au moment où Restena établit avec ses partenaires d’alors une connexion physique vers un point d’accès au réseau mondial. En avril 1992, le Luxembourg devient ainsi le 34ème pays à se connecter à l’Internet. Les institutions de recherche et d’éducation connectées au réseau RESTENA sont les premières à bénéficier de cet accès et des services numériques.
Le réseau de recherche et d’éducation, premier tremplin vers l’Internet
Au fil des mois, le réseau Internet prend de l’ampleur et touche l’ensemble de la société. Progressivement, de plus en plus d’institutions qui n’ont pas recours au réseau RESTENA souhaitent obtenir des noms de domaines et accéder à l’Internet. Le seul réseau connecté à l’Internet à l’époque au Luxembourg étant le réseau pour la recherche et l’éducation, le réseau RESTENA se profile naturellement comme la porte d’entrée vers le réseau Internet.
Dès 1994, des fournisseurs de services réseau commercial veulent également proposer un accès Internet à leurs clients. Pour se lancer puis développer leurs services, ils recourent à l’infrastructure télématique nationale et internationale de RESTENA et utilisent le réseau RESTENA pour leur connexion à Internet.
Progressivement, alors que le marché national s’accroît, RESTENA crée un Internet eXchange (IX), le Luxembourg Internet Exchange (LIX) à l’image de ce qui existe alors dans la plupart des pays où Internet s’est développé. Ce premier nœud d’échange Internet luxembourgeois permet les interconnexions de réseaux locaux qui complètent les connexions internationales, lentes et onéreuses, et renforcent le maillage d’Internet. Le LIX restera actif jusqu’en 2011, année où ces activités seront intégrées dans le second et toujours existant point d’échange Internet à vocation plus commerciale, LU-CIX, mis sur pied en 2009.
Le .lu, une activité complémentaire au réseau
En 2022, le cœur métier de Restena - interconnecter et fournir des services réseau et sécurité pour le compte de la recherche et de l’éducation au Luxembourg - est toujours intimement lié au réseau Internet. Alors que le réseau national de la recherche et de l’éducation s’est étoffé en termes technique et de services, certains collaborateurs ont à leur charge la majorité de l’infrastructure technique de la plateforme LU-CIX, mais pas seulement.
Au début de l’activité de registre du .lu, Restena gère la totalité des aspects d’attribution des noms de domaine. Elle alloue d’abord gratuitement les noms de domaine à ceux qui en font la requête. Pour couvrir les frais liés à une demande explosive générée par la commercialisation d’Internet, ces attributions deviennent payantes dès l’an 2000. Quelques années plus tard, en 2006, les bureaux d’enregistrement accrédités voient le jour et prennent en charge les demandes d’enregistrement, permettant alors à Restena de se concentrer avant tout sur la gestion centrale du .lu.
Sécuriser les services Internet
Désormais, avec plus de 110 000 noms de domaine .lu enregistrés, et un rythme régulier oscillant entre 1 000 et 2 000 nouveaux enregistrements par mois depuis plus d’une décennie, l’activité de registre du .lu atteint un rythme de croisière. Les regards se tournent depuis plusieurs années vers une sécurisation accrue de l’infrastructure. Le filtrage RPKI (Resource Public Key Infrastructure - infrastructure de clé publique de ressource) et la technologie DNSSEC (Domain Name System Security Extensions) y sont opérationnels, améliorant la sécurité du routage sur Internet et protégeant la zone DNS (Domain Name System - système de nom de domaine) du .lu.
Ce mouvement initié au niveau de l’infrastructure même doit cependant encore s’intensifier face aux exigences et menaces que représente la toile. L’un des prochains défis à relever reste donc de poursuivre les efforts de cyber sécurité au bénéfice de tous les utilisateurs Internet au Luxembourg.